Lettre ouverte au Président de RICOH France et au Président de RICOH Europe
Lettre ouverte au Président de RICOH France
et au Président de Ricoh Europe
Messieurs les Présidents,
Le Comité d’Entreprise et l’ensemble des Organisations Syndicales signataires souhaitent rappeler les éléments suivants :
- En décembre 2015 le cabinet REHALTO, mandaté par la Direction, remettait région par région un diagnostic catastrophique de l’état des salariés.
- Le constat était particulièrement alarmant concernant les forces de vente et les managers de premières lignes.
- Les services administratifs étaient la « tête dans le guidon » et avaient du mal à assumer une relation très compliquée avec le Share Service Center à Barcelone.
- Seuls les services techniques semblaient à peu près en relatif équilibre…
- En juin 2016 une enquête de satisfaction collaborateurs est initiée par la Direction. Les résultats délivrés en Septembre laissent apparaître une détérioration accrue du moral, de l’engagement et du bien-être des salariés, valeurs chères au Ricoh WAY.
- Entre temps, en Juillet 2016 un nouveau Président arrive à la tête de Ricoh France.
- 100 jours plus tard, notre nouveau Président dresse un constat consternant de l’état de Ricoh France : le commerce est moribond, l’administratif inefficace, la logistique à réorganiser etc…, seul le service technique tire son épingle du jeu.
Pourtant, les salariés de Ricoh France ont eu à subir ces dix dernières années, de nombreuses réorganisations qui n’ont eu aucun effet positif sur la situation de Ricoh France qui se dégrade de jour en jour.
En début d’année, notre nouveau Président espère pouvoir régler l’ensemble des problèmes de Ricoh en menant une stratégie énergique….
- Réduction des coûts.
- Dénonciation de tous les accords favorables aux salariés ;
- Renforcement des contrôles
- Baisse des investissements
- NAO à la baisse malgré les bons résultats de ces trois dernières années, résultats obtenus grâce à l’engagement des salariés et aux économies drastiques réalisées.
A la question que nous lui posons concernant les mesures mises en place suite aux enquêtes de satisfaction des salariés évoquées ci-dessus, la réponse est cinglante : « travaillons mieux, retrouvons la voie du profit et le reste suivra, nous devons tous être fiers de travailler dans la meilleure Société au monde ».
- Le Ricoh WAY cher à nos actionnaires ne serait-t-il que du vent ?
- La charte des « Quinze Engagements pour l’équilibre du temps de vie », charte signée par les membres de l’EMT et affichée dans tous les bureaux serait-elle caduque ?
- La stratégie choisie ne serait-elle que celle du profit à tout prix ?
- Le respect, la santé des salariés, la transparence qui leur est due ne seraient-elle que du domaine de l’utopie ?
Où est donc la loyauté de l’EMT vis-à-vis des salariés, où est donc la transparence due aux instances représentatives du personnel ?
Les conséquences sur les salariés sont des départs massifs, les forces vives de Ricoh France fuient notre Entreprise. Vous n’êtes pas sans savoir qu’une société qui se sépare de « la mémoire d’Entreprise » est en grand danger.
Les Risques psychosociaux n’ont jamais atteint un niveau si alarmant dans notre Entreprise, nous ne voulons pas devenir tristement célèbres comme France télécom qui a défrayé la chronique ces dernières années.
Les Elus souhaitent rappeler que le Comité d’Entreprise, les CHSCT, les Délégués du Personnel et les Organisations Syndicales sont des acteurs incontournables en droit français.
A ce titre, ces entités doivent être respectées dans leurs rôles et dans leurs droits. Toute tentative de contournement des droits fondamentaux de ces instances légales devront être exclues d’un dialogue social constructif loyal et de bonne foi.
Le temps nécessaire au bon fonctionnement du dialogue social doit également être respecté. Plusieurs exemples témoignent que la Direction a fait fi de ces règles sociales et légales.
Au vu des diverses situations constatées ces derniers mois chez Ricoh France, les Elus des diverses instances ont été amenés à déclencher les actions suivantes :
- Contestation au Tribunal du projet d’installation du système FAM sur les véhicules de société.
- Droit d’alerte économique demandant une expertise sur la perte brutale de 9 Millions d’euros en Juillet 2016.
- Expertises de l’ensemble des CHSCT dans le cadre d’un éventuel droit d’alerte relatif à l’exposition de salariés aux risques psychosociaux.
Le CE rappelle que les salariés ne peuvent pas être tenus pour responsables de l'incapacité de la Direction à anticiper les vrais problèmes et de son incapacité à tenir un cap clair assurant le développement de Ricoh France. Les efforts de chacun dans cette période difficile devront être récompensés et le pouvoir d'achat des salariés préservé.
Les salariés refusent de payer la facture de ce type de dysfonctionnement.
Encore une fois, le CE s’inscrit dans une démarche de responsabilité et de défense de l’intérêt non seulement des salariés à tous niveaux de l’Entreprise, ce dans un souci de réelle équité mais aussi de l’intérêt général de notre Entreprise.
Messieurs les Présidents, les seules motivations de nos instances sont de retrouver le « bien-être » de nos salariés, de regagner la confiance pour retrouver le développement et la prospérité de Ricoh France, bref d’être fier de venir le matin travailler pour notre Entreprise.
Respectueuses salutations.
Rungis, le 31 Mai 2017
Les Organisations Syndicales et le Comité d'Entreprise RICOH France